Le Canadien

En bref

MARKOV SANS MOTS

Andrei Markov est souvent décrit par ses coéquipiers comme un homme de peu de mots. Il n’aura jamais aussi bien porté son surnom… Un collègue lui a demandé de parler de son adaptation à son nouveau partenaire à la ligne bleue cette saison, Tom Gilbert. S’en sont suivies 19 secondes d’hésitation et de murmures, avant que le même collègue lui lance une perche. « C’est un processus », lui a-t-il suggéré. Après avoir répété la piste de réponse, le Russe a hésité pendant six autres secondes avant de se lancer. « On cherche encore à se comprendre l’un l’autre. Je ne sais pas quoi dire d’autre. » Souhaitons à Gilbert que son partenaire l’apprécie malgré tout, même s’il n’a pas su l’exprimer.

LENDEMAIN D’HALLOWEEN

L’entraînement du jour a eu lieu à 15 h, soit quatre heures plus tard qu’à l’habitude. C’est que les joueurs participaient à un souper privé en soirée, mais aussi parce que la veille, l’équipe soulignait l’Halloween ! « Ça te permet de connaître tes coéquipiers un peu plus et on s’est bien amusés », a raconté le nouveau venu Pierre-Alexandre Parenteau, qui était déguisé en voleur de banque pour l’occasion. Si P.K. Subban en Michael Jackson a fait surchauffer les réseaux sociaux, Parenteau a donné ses coups de cœur à son bon ami David Desharnais, en Joker, et à Rene Bourque, en clown du film Charlie and the Chocolate Factory. Et son coup de gueule ? « Lars Eller. Je ne sais même pas en quoi il était déguisé ! »

— Guillaume Lefrançois, La Presse

Le Canadien

Rôle différent, résultats différents

C’est comme si Tomas Plekanec était éternellement condamné à rester dans l’ombre.

Depuis quelques années, on parle souvent de lui pour ses qualités défensives. Mais ses confrontations avec les Sidney Crosby et Alex Ovechkin de ce monde ne lui ont jamais valu mieux qu’une septième place au scrutin du trophée Selke.

Cette saison, le voilà premier marqueur du Canadien après sept matchs ; or toute l’attention a semblé se diriger vers son ailier gauche, Alex Galchenyuk, lui aussi incandescent en ce début de saison.

Plekanec compte quatre buts et autant d’aides, soit huit points, ce qui lui valait, avant les matchs d’hier, une égalité au 10e rang des marqueurs de la LNH. Mais il reste de glace quand on lui rappelle cette statistique.

« Combien de matchs a-t-on joués ? Sept, huit ? a demandé le Tchèque, non sans humour, après l’entraînement d’hier. Évidemment, c’est un bon départ et j’en suis heureux. Pas pour les points ou parce que je suis dans le top 20, mais parce que je suis content de notre début de saison, personnellement, en tant que trio et du point de vue collectif. »

PLUS SOUVENT EN ZONE OFFENSIVE

Lorsqu’on demande à Plekanec d’expliquer ses succès offensifs du début de saison, il vante bien entendu ses partenaires de trio, Galchenyuk et Pierre-Alexandre Parenteau. De Galchenyuk, il dira même qu’il n’est « pas loin d’Alex Kovalev pour les habiletés offensives », malgré ses 20 ans.

Mais il y a aussi un autre facteur. Jusqu’ici cette saison, Plekanec a pris 51,6 % de ses mises en jeu en zone adverse, et non pas en zone défensive. La saison dernière, ce chiffre s’élevait à 38 %. L’arrivée de Manny Malhotra comme centre de quatrième trio permet au numéro 14 d’être soulagé de quelques mises en jeu dans son territoire.

« On commence avec la rondelle en zone adverse, on applique plus de pression, on contrôle davantage la rondelle. Je n’avais jamais remarqué quelle différence ça faisait de commencer aussi souvent en zone offensive. »

« Je suis content d’avoir de telles chances avec ces deux joueurs [Alex Galchenyuk et Pierre-Alexandre Parenteau]. »

— Tomas Plekanec

Le résultat de tout ça, c’est un rappel que, comme il le montre quand il défend les couleurs de la République tchèque à l’international, il peut aussi être productif sur le plan offensif. Ses six saisons de 20 buts, par exemple, sont un sommet chez le Tricolore depuis les sept de… Stéphane Richer ! Se sentait-il trop étiqueté comme un joueur défensif ?

« Je n’y pensais pas trop. C’était mon rôle et j’essayais de le remplir le mieux possible. Maintenant, c’est différent, mais je tente encore de jouer de mon mieux pour l’équipe et notre trio. »

« J’ai toujours su qu’il était bon offensivement, a déclaré Parenteau. Il était peut-être juste placé dans un rôle plus défensif. Il ne jouait peut-être pas avec des gars aussi offensifs. Je sais qu’il a une excellente vision, un bon tir, qu’il peut marquer. Et il est complet, il demeure à l’affût en défense, ce qui donne plus de liberté, moi et Alex, de nous porter en attaque. »

DES AILIERS DE QUALITÉ

La saison est encore trop jeune pour savoir si Plekanec maintiendra le rythme. Mais on notera une similitude avec ses campagnes de 69 et de 70 points, respectivement en 2007-2008 et en 2009-2010.

Lors de la première de ces deux saisons, son ailier le plus fidèle avait pour nom Kovalev. Deux ans plus tard, il était régulièrement accompagné de Michael Cammalleri. Peut-être les deux ailiers les plus talentueux du CH au cours des 10 dernières années. Et Galchenyuk possède tous les outils pour devenir un joueur de cette trempe.

« Ce sont des rôles similaires, je le remarque. C’est presque la même chose. J’aimais ce rôle à l’époque et je l’aime encore. Mais peu importe ton rôle, tu dois le remplir. »

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